Nathan, service civique : « Avoir un apprentissage à 16 ans, c’est difficile »

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Nathan, service civique : « Avoir un apprentissage à 16 ans, c’est difficile »

Nathan : « Le but de ce service civique est de comprendre ce qu’est un centre social. Or, pour l’instant je n’ai vu que l’aspect action individuelle. » Photo Progrès /Françoise SUTOUR

Nathan a 16 ans. Silhouette élancée, calme, posé, réfléchi, une maturité certaine, réservé mais pas timide, à la fois distant et avenant, il apprécie autant le contact avec les personnes âgées qui « ont tant de choses à nous apprendre » qu’avec les jeunes enfants qui « s’émerveillent de tout ».

Il est en service civique au centre social. « Pour nous, l’accueillir était cohérent avec son profil », justifie Cathy Maturana la directrice qui regrette toutefois que « la situation sanitaire limite ses actions. Il ne peut entreprendre que des actions individuelles. Cependant, le collectif est important pour nous ».

« J’apprends beaucoup de choses »

Nathan en est conscient. Il espère qu’« à la mi-avril on pourra à nouveau faire des rencontres collectives » et affirme « j’apprends beaucoup de choses dans divers domaines : utiliser l’informatique, lire et analyser des graphiques de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), monter une exposition… Je rencontre des personnes que je n’aurais jamais rencontrées autrement. » En fait, explique-t-il une pointe de fierté dans la voix, « je me rends compte que je développe considérablement ma culture générale et que j’apprends des tas de choses utiles dans le monde du travail.  »

Il est en service civique parce que dit-il, lucide «  avoir un apprentissage à 16 ans, c’est difficile. Je n’ai jamais aimé l’école. En cours, je n’arrivais pas à me concentrer par contre les stages se passaient toujours très bien. »

Attiré par la nature et les animaux, il a fait un stage chez un vétérinaire et dans une entreprise horticole. C’était « intéressant mais maintenant j’aime moins  », informe-t-il.

Au centre social, il « se sent bien » tout en admettant « je me cherche encore un peu. J’ai besoin de réfléchir. »

Je n’ai jamais aimé l’école. En cours, je n’arrivais pas à me concentrer par contre les stages se passaient toujours très bien. (Nathan, service civique au Centre Social)

https://c.leprogres.fr/social/2021/03/20/nathan-service-civique-avoir-un-apprentissage-a-16-ans-c-est-difficile

Lorette – « Nous essayons de faire le maximum pour maintenir le lien social »

« Nathan est arrivé au milieu du chantier. Les gros travaux ne sont terminés que depuis la mi-février », annonce tout sourire Cathy Maturana. Ils ont été financés par la mairie (80 %) et la CAF (Caisse d’allocations familiales, 20 %). Il reste quelques travaux d’embellissement à faire, de la peinture et des plafonds pour « rendre l’accueil encore plus chaleureux, plus convivial. Mais c’est déjà très bien », indique-t-elle. L’espace a été agrandi, reconfiguré, mis aux normes pour l’accueil des personnes à mobilité réduite.

Et l’activité continue. Actuellement, le centre propose une exposition, ouverte à tous, Être femme aujourd’hui qui, en fait, retrace l’histoire de la femme au fil des siècles.

Malgré l’épidémie et avec des conditions strictes, le centre a maintenu les ateliers parents-enfants et le café des parents. Ce qui a permis de mesurer le sentiment d’angoisse, d’incertitude, le mal-être et la tristesse liés au confinement. Pour tenter d’y remédier l’art-thérapeute Jean-François Richard est intervenu au centre devant un public limité à cinq parents et en visio-conférence en soirée. « Nous essayons de faire le maximum pour maintenir le lien social. Ce n’est pas simple », admet la directrice.